Quel site idéal pour une société savante ?

Monsieur le Président, cher Ami,

vous m’avez demandé mon avis sur ce que pouvait être idéalement un site de société savante.  Par ce biais, mais aussi avec des contenus libres, votre compagnie, vous le savez, peut aller au devant de nouveaux publics ; elle peut également s’inscrire dans de nouvelles actions en faveur du patrimoine. Nous voilà donc tous les deux au-delà d’une opposition entre le souci de maintenir une publication imprimée de qualité, et le souhait de mettre toujours plus de contenus en ligne. Merci de me donner l’occasion d’organiser ma réflexion sur ce sujet, et permettez-moi de vous faire cette lettre ouverte.

Il s'agit d'une publication à part entière

Le contenu d’un site doit accompagner et compléter la publication imprimée d’une société, comme sont complémentaires dans certaines d’entre elles deux publications parallèles : les Mémoires et les bulletins.

C’est dire qu’avant tout il faut pouvoir trouver sur un site de la consistance, voire de l’inédit, mais sans anémier le contenu de la production papier.

Enfin l’information d’un site doit être facile à trouver et régulièrement mise à jour

Une vitrine

Le site doit illustrer la diversité des activités de la société, il doit donner à voir : publications, conférences, excursions, manifestations, coopérations et partenariats.

Si tout n’a pas à apparaître intégralement, on doit en tout cas signaler comment aller plus loin, par des références d’ouvrages, des contacts, une actualité des rendez-vous ou des permanences.

Le contenu doit être organisé et présenté pour une lecture à l’écran, éviter un éparpillement inutile des pages, laisser accessible quel que soit la page consultée une vue générale du site et de son articulation, faire des liens hypertexte…

Une attention particulière est faite à la page d’accueil. D’emblée, il faut à la fois donner le ton et offrir du contenu ; le visuel, la présentation découlent de ces deux impératifs.

Un outil structurant par rapport à son sujet d’expertise et à sa légitimité

Très tôt, dès l’accueil, le périmètre d’étude occupé par la société est à évoquer (amplitude géographique, spécialisation thématique, types d’activités proposées).

Mais il faut aller plus loin, et aspirer à devenir une sorte de portail sur les domaines où elle travaille, au-delà même de ses propres contenus et de ses propres productions.

Pour ce faire, le site peut relayer et structurer une information déjà présente ailleurs, mais dispersée (actualités, contacts, recherche en cours, publications, site extérieur prolongeant ses propres contenus, notamment ceux des institutions publiques, des sites d’information, etc…).

Si la société se positionne sur un périmètre géographique (région, département, pays, arrondissement, ville…), elle peut signaler et organiser des données en ligne provenant du monde de l’enseignement et de la recherche, des collectivités, des structures spécialisées dans le patrimoine ou l’animation culturelle.

En un mot le site doit appuyer la réputation et la spécialisation de la société qu’il représente ; il doit être reconnu comme point de repère sur Internet pour les sujets dont la société s’occupe activement.

Des liens doivent enfin être créés entre le site de la société et des sites « amis », en particulier quand les informations qu’il relaie viennent régulièrement des mêmes sources.

Quelles données diffuser ?

Ce que le papier ne diffuse pas

Le visuel n’a pas forcément à être privilégié par rapport aux brèves, aux billets, mais aussi  aux comptes rendus, aux articles, aux archives …

Ces données ne doivent pas être découvertes par hasard sur le site, mais être signalées ou organisées dès la page d’accueil, afin d’être accessibles et exploitables.

L’intérêt du site se ressentira particulièrement de travaux ou de présentations qui ne peuvent pas être publiés : le son (conférences, entretiens), l’image animée (présentation, animation, film), l’image non publiée (reportage, compléments aux illustrations imprimées)…

Ce que le papier a diffusé…

C’est notamment un moyen…

de montrer le dynamisme de la société sur le long terme,

de donner accès à des données difficiles d’accès qui peuvent soutenir l’activité érudite actuelle.

de distinguer la richesse de la production éditée et les réserves que pourrait susciter une masse de collections défraîchies

de mettre en regard les bulletins de sa société avec d’autres références complémentaires du domaine public : un lien url, à défaut d’un hébergement sur le site lui-même, vers des données de Gallica, Persée, HAL, Culture.fr etc…

Montrer ses publications

Montrer le dynamisme d’une société, c’est aussi donner à voir sa publication actuelle, ses auteurs et ses conférenciers.

Des extraits peuvent être diffusés sur des sites de partage documentaire (Issuu, Scribd).

La mise en ligne intégrale des comptes rendus de réunion ou d’excursion, illustrées au besoin, va dans le même sens.

Et bien sûr METTRE SES TABLES EN LIGNE, véritable vitrine de la société, dont les références attirent un public qui ne songeait pas à solliciter la société, et permettent d’évaluer son dynamisme scientifique.

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Nous pourrions prolonger ce tour d’horizon en direction d’outils susceptibles d’illustrer, de structurer ou rendre attractives les ressources d’un site :

Le visuel, par l’accès cartographique, la frise chronologique, la carte heuristique…

L’articulation des données, au moyen de fiches techniques, d’un wiki avec accès réservé, de bases de données (articles, sujets, auteurs, lieux)…

La valorisation du site et de ses contenus, grâce à des outils de réutilisation et de citation des ressources de la société (l’embed, le lien url), grâce enfin à une démarche d’animation de ce public qui passe par le site, qui constitue le public du second cercle de la société elle-même (abonnement en ligne à une lettre d’information, à un flux RSS ; présence de la société sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter).

Chacun de ces trois points feront l’objet d’un prochain billet.